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Le Gabon entre dans une nouvelle phase de son histoire politique. Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a, le lundi 5 mai 2025, officialisé, par décrets lus par le secrétaire général de la présidence, Guy Rossatanga Rignault, la nomination des deux premiers vice-présidents de la Cinquième République. Il s’agit de de Séraphin Moudounga, vice-président de la République, et Alexandre Barro Chambrier, vice-président du gouvernement. Une architecture politique inédite pour consolider la nouvelle ère institutionnelle. Ces nominations marquent une étape déterminante dans l’application de la Constitution promulguée en décembre 2024, qui redéfinit le régime présidentiel gabonais. Pour la première fois, deux fonctions distinctes d’assistance au sommet de l’exécutif sont mises en place : l’une pour assurer l’intérim présidentiel en cas d’empêchement, l’autre pour coordonner l’action gouvernementale au quotidien. Séraphin Moudounga, vice-président de la République, à 61 ans, est de retour au sommet. Symbolise de la résilience politique. Ancien ministre de l'Éducation nationale et de la Justice, il avait quitté le pouvoir en 2016 pour dénoncer la réélection d’Ali Bongo. En exil en France, il avait tourné le dos au PDG, parti au pouvoir. Son retour sur la scène politique s’est opéré après le coup d’État d’août 2023. Président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) durant la transition, il revient aujourd’hui dans le giron présidentiel à un poste stratégique. En tant que vice-président de la République, il pourra exercer temporairement les fonctions du chef de l’État en cas d’empêchement constaté par la Cour constitutionnelle. Il siège de droit au Conseil des ministres et ne peut exercer aucune autre activité lucrative ou fonction publique. Alexandre Barro Chambrier, de son côté, est le coordinateur de l’action gouvernementale. A 67 ans, il entre dans l’histoire avec une fonction totalement inédite : celle de vice-président du gouvernement. Économiste respecté, ancien ministre et président du parti d’opposition RPM, il avait rejoint le gouvernement de transition en 2024. Sa mission est d' assurer la coordination de l’action gouvernementale, selon les dispositions de l’article 69 de la nouvelle Constitution. Ce rôle, stratégique mais sans pouvoir exécutif autonome, vise à garantir la cohérence des politiques publiques tout en respectant la prééminence du chef de l’État. Contrairement à un Premier ministre, il n’est pas responsable devant le Parlement mais peut être interpellé sur les politiques menées. Des figures de l’ancien monde pour un État nouveau, les nominations de Moudounga et Barro Chambrier traduisent un choix clair du président Oligui Nguema. Il s'agit de miser sur l’expérience pour stabiliser la transition et structurer la Cinquième République. Tous deux ont rompu avec le système Bongo, avant de revenir au cœur de l’appareil d’État. Un symbole fort, entre continuité institutionnelle et renouveau politique, a-t-on lu dans une publication de Gabonreview . Dans un Gabon en quête de refondation démocratique, ces deux vice-présidents incarnent les premiers jalons d’un nouvel équilibre du pouvoir. Reste à voir comment cette double vice-présidence inédite dans l’histoire du pays contribuera à répondre aux attentes des citoyens et à poser les fondations d’une gouvernance plus inclusive et plus efficace. KM

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